L’envie, la motivation, la passion, le plaisir …appelez ça comme vous voulez, est un préalable à tout apprentissage.

Malheureusement, on n’a jamais eu l’occasion d’apprendre à avoir envie. Si l’école pouvait avoir une seule mission ce serait celle-ci :

Nous apprendre à avoir envie d’apprendre.

Autant, se le dire : c’est un échec.

La motivation et l’envie n’est pas un préalable pour l’école.

L’école fonctionne comme si les élèves avaient TOUS déjà envie d’apprendre. Elle ne s’en préoccupe pas de stimuler cette envie. Elle se contente de transmettre seulement et non, d’inspirer, animer et nourrir l’envie d’apprendre.

L’école d’aujourd’hui enseigne donc aux plus motivés.

Du coup, que faisons-nous des autres ? On les livre à eux-mêmes ?

Il y a une première évidence :

Un enseignant n’enseigne que si les élèves apprennent.

Si les élèves n’apprennent rien, il n’y a pas d’enseignement. Le fait de se poser devant des personnes et de leur parler n’est pas de l’enseignement. Ce qui fait réellement l’enseignement, c’est l’apprentissage. Si vous enseignez l’alphabet à une pierre, il y aura effectivement enseignement mais pas d’apprentissage.

L’apprentissage doit être la priorité ULTIME.

Au final, il n’y a pas de mauvais élèves mais seulement de mauvais professeurs.

Le plaisir du savoir n’est pas une évidence.

Il y a une suffisance professoral à croire que le savoir est un plaisir en soi. Le supplice de Galkiewicz nous le démontre très bien.


Dans son livre Ferdydurke, Witold Gombrowicz présente une scène où le héros, Galkiewicz, est confronté à une directive de son professeur. Celui-ci demande à ses élèves :

« Pourquoi les poésies de Juliusz Słowacki, ce grand poète, contiennent elles une beauté immortelle qui éveille l’enthousiasme ? »

Le héros, exprime vivement son refus de faire l’exercice.

« Cela ne m’enthousiasme pas du tout. Comment cela pourrait-il l’enthousiasmer puisque ça ne l’enthousiasme pas. Je ne peux pas en lire plus de 2 strophes et même ça, ça ne m’intéresse pas. »

Ce à quoi le professeur lui répond :

« Galkiewicz, c’est inadmissible. La grande poésie, étant grande et étant poésie, ne peut pas ne pas vous enthousiasmer, donc, elle vous enthousiasme. »


C’est le quotidien ou les souvenirs de beaucoup d’entre nous. On nous lit un texte ou autre chose et, on doit prendre pour enthousiasmant ce que l’on nous dit sans aucune démarche pour nous l’apprendre.

Pourquoi est-ce de la grande poésie ? Pourquoi serait-elle enthousiasmante ? Qui l’a décidé ?

Le Roi est nu. À nouveau.

Le plaisir d’apprendre se transmet en même temps que se transmet le savoir. Sinon, l’apprentissage n’est plus la priorité de l’enseignement.

Si le plaisir n’est pas évident, le savoir ne le sera pas non plus.

Le savoir-spectacle

Qui a déjà commencé un livre sans le terminer ?
Qui a déjà commencé un article sans le terminer ?

VOIRE

Qui a déjà acheté un livre sans jamais l’avoir commencé ?

Personne n’aime apprendre. Tout le monde veut le savoir sans l’apprendre.

Ce paradoxe vient d’une chose très simple : le savoir, c’est le pouvoir et l’apprentissage, c’est l’effort.

Qui ne voudrait pas avoir la médaille d’or sans courir le 100 m ?

C’est normal.

Tout le monde veut le pouvoir sans l’effort nécessaire pour l’acquérir.

Tout le monde veut ce pouvoir d’autant plus qu’il est mis en scène. Il devient un spectacle. Un jeu.

Les jeux télévisés sont un exemple caricatural du phénomène. Tu connais la réponse et tu gagnes de l’argent.

Le savoir-spectacle sert à nous donner envie d’apprendre car on voit, sous nos yeux, son pouvoir.

C’est comme toutes ces pubs sur les régimes. On voit des personnes avant-après avec des résultats exceptionnels mais sans nous livrer la discipline, la rigueur, la détermination …pour y parvenir.

Tu noteras une chose curieuse sur les photos avant-après : AVANT elle ne sourit pas et APRÈS, si. C’est pour accentuer cet effet.

Bref …

Le savoir-spectacle stimule notre envie d’apprendre MAIS il ne nous apprend rien.

C’est une lumière qui sert davantage à nous éblouir qu’à nous éclairer.

C O N C L U S I O N (S)

L’école devrait nous donner l’élan initial pour apprendre toute notre vie. Pourtant, la réalité nous pousse aussitôt à enlever les oripeaux de l’école une fois qu’on la quitte.

Mais oui, mais oui …L’école est finie !

Dès lors, si l’école nous transmet pas l’envie d’apprendre, nous devons la trouver nous-même. Si le savoir-spectacle peut créer l’envie, il ne l’entretient pas. Nous devons trouver nos propres motivations à apprendre et surtout à poursuivre l’effort d’apprendre.

L’envie doit être supérieure aux obstacles pour apprendre. D’autant plus qu’apprendre nécessite un réel effort. Il n’y a pas d’apprentissage sans effort.

L’effort même est l’apprentissage.


Et voilà ! Je poursuis mon exploration de l’apprentissage. C’est fascinant ! Et surtout, je n’ai pas terminé. Dans le prochain billet, je vais creuser cette idée d’effort dans l’apprentissage pour voir comment en tirer partie 😀

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