Qui n’a jamais rêvé d’avoir un robot chatteur? Une sorte de confident qui remplacerait nos amis imaginaires ou les extra-terrestres de passage. – Pas vrai E.T ! – Ou mieux encore, qui n’a jamais rêvé de dire : Me parle pas ! Parle à mon chatbot ?

Du coup, ce que je te propose c’est de faire connaissance avec la mère de tous les chatbots dans un premier temps. Celles qui est à l’origine de tout avant de te montrer comment lancer ton propre chatbot avec un outil très très sympa.


Ça te va ? Alors, on est parti !


ELIZA, à notre mère nourricière

Je sais qu’on va rentrer dans une sorte de séquence « Le saviez-vous ? » mais cette histoire m’a fasciné et me semble importante pour comprendre la hype et l’intérêt des chatbots. Surtout quand il ne s’agit pas du tout d’une prouesse technologique contemporaine.

En effet, Eliza est le premier chatbot de l’Histoire et il a été développé par Joseph Weizenbaum entre 1964 et 1966. Il y a plus de 50 ans. Son truc ? Simuler un psychothérapeute rogérien.


C’est quoi un psychotérapeute rogérien ?


Je me suis aussi posé la question. Figure-toi qu’un psychothérapeute est un psychothérapeute qui a une approche centrée sur la personne (ACP). Cette approche a été créée par le psychologue nord-américain Carl Rogers. Qui est un gars qui failli avoir le prix Nobel de la Paix.


C’est marrant ! Un chatbot psy ^^


Pour revenir à Eliza, son fonctionnement est basique mais terriblement efficace. Eliza reformule la plupart de nos affirmations en questions puis nous les pose. Quand il répond « Je comprends », il s’agit là d’un abus de langage. C’est un protocole de politesse programmé qui donnera l’illusion de l’empathie.

En effet, Eliza ne comprend rien de ce qui lui est transmis, il se contente de former des phrases à partir de modèles pré établis, enrichis par les mots-clé trouvés dans les réponses des gens.

L’ironie de l’Histoire c’est que le « Je comprends » d’Eliza, est seulement utilisé quand il n’a rien à dire. Il n’a pas trouvé de mots-clé dans la phrase précédente de la personne lui permettant de construire une réponse pré-établie.

Le « Je comprends » est une manière de relancer son interlocuteur, contrairement aux agents conversationnels de renseignement, qui sont majoritaires aujourd’hui, qui sont conçus seulement pour donner des réponses utiles en se servant leur base de données.

Par ce subterfuge, Eliza a su rendre pas mal de gens dépendants à ses conversations. Cela a même donné l’effet Eliza qu’il faut comprendre comme la tendance humaine à attacher aux mots un ou des sens que l’ordinateur ne peut y avoir mis.

Par exemple, il peut arriver qu’on trouve un chatbot « sympa » parce qu’au lieu de dire qu’il n’a pas trouvé ce que l’on cherche, il nous réponde par un GIF marrant. Or c’est juste une commande informatique qui veut ça et non l’intention de la machine de nous amuser.

Autre exemple, encore plus simple. Prenons un distributeur automatique qui affiche « MERCI » à la fin. Certaines personnes pourraient penser que la machine exprime sa gratitude. Ce n’est pas le cas. Elle ne fait qu’afficher une suite de symboles pré-programmés.

Dès lors, l’une des faiblesses d’Eliza devient en réalité un atout. En effet, le fait d’être incapable de vraiment répondre, se contentant de continuer à faire parler son interlocuteur montre que ce que nous cherchons en réalité c’est d’avoir l’impression d’être écoutée. Ce qui peut donner une conversation du genre :

...
Humain : C'est mon petit ami qui m'a dit de te parler.
ELIZA : Votre petit ami vous a dit de me parler ?
Humain : Il dit que je suis souvent déprimée.
ELIZA : Je suis navrée d'apprendre que vous êtes déprimée.
Humain : C'est vrai. Je suis malheureuse.
ELIZA : Pensez-vous que me parler vous aidera à ne plus être malheureuse ?
...


Et voilà !


En interagissant avec le programme, les gens ont commencé à attribuer à Eliza des qualités de compréhension et une certaine empathie. Comme Joseph Weizenbaum le dira plus tard :

Je ne m’étais jamais rendu compte que … de si courtes interactions avec un programme informatique relativement simple risquaient d’induire des pensées délirantes chez des personnes pourtant normales.

Computer power and human reason: from judgment to calculation, W. H. Freeman, 1976, p. 7

C’est ainsi dans la nature humaine que de penser les questions d’Eliza reflètent une quelconque implication émotionnelle et un certain intérêt, même si nous savons qu’Eliza n’est qu’une machine incapable de s’émouvoir et qui ne fait pas de différence sur entre les mots AIMER et TUER.

N’empêche, cela reste cool d’avoir ton chatbot ^^

Rebot.me, le chatbot facilement

Dans ma quête de chatbot perso, je suis parti avec l’idée qu’il faille que j’en code un en entier. C’était cool mais chiant puisqu’il fallait partir de zéro et je ne savais pas par où commencer alors …j’ai commencé par Google et là … Je suis tombé sur une pépite 😀

rebot.me

C’est génial comme truc. Cela m’a pris deux secondes à créer et le plus long, et que je n’ai pas encore terminé, c’est de configurer les réponses pré-établis mais ça vaut le coup !

D’ailleurs, je te laisse faire des essais avec. Bon, pour l’instant il ne parle qu’en anglais mais je vais bientôt faire la version française …un jour ^^

Par contre, attention aux abus et mauvaises tentations. N’envoyez pas ce genre de message à votre copain, copine, mari, concubine etc … une fois votre chatbot terminé.


 
Ça pourrait être très mal pris. J’en ai fais la (mauvaise) expérience 😀
 
 
 


Voilà, j’espère que ça t’a plu. En tout cas, j’ai essayé de tenir ma promesse et maintenant, à toi de t’amuser à faire ton bot. Si t’as besoin d’un coup de main pour le configurer à son maximum, n’hésite pas à me laisser un message sur Facebook 😉